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Identification des bois tropicaux : une contribution scientifique à laquelle prend part un chercheur de l’UCG

Identifier les bois tropicaux pour mieux protéger les forêts du Bassin du Congo

Une nouvelle étude publiée en 2025 dans la revue Annals of Forest Science montre comment combiner anatomie et chimie du bois permet de mieux contrôler la légalité du commerce du bois en Afrique centrale.

La gestion durable des forêts du Bassin du Congo repose sur une connaissance fiable des essences exploitées.
Une nouvelle étude, publiée en 2025 dans la revue Annals of Forest Science et co-signée par
Mbusa Wasukundi de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université Catholique du Graben,
apporte une contribution majeure : elle démontre qu’en combinant l’anatomie et la chimie du bois on parvient
à maximiser les chances d’identifier les bois tropicaux avec précision et fiabilité.


Une avancée scientifique pour l’identification des bois tropicaux

Titrée « Combiner l’anatomie et la chimie du bois aide à maximiser le succès de l’identification des bois tropicaux »,
cette étude est une avancée majeure pour l’identification du bois tropical.

En effet, l’identification des bois tropicaux représente un défi majeur pour la gestion durable et la légalité
dans l’exploitation des forêts tropicales.

L’étude s’est intéressée à deux méthodes d’identification :

  • L’anatomie du bois consistant à décrire la structure interne du bois telle qu’observée au microscope,
  • L’analyse des empreintes chimiques du bois, réalisée grâce à la technologie DART-TOFMS basée sur la spectrométrie de masse.

Cette approche intégrée est une des solutions les plus efficaces pour lever les ambiguïtés dans les zones tropicales
où les essences sont nombreuses et souvent difficiles à distinguer visuellement.


Une alerte pour la RDC : de nombreux bois vendus sont mal étiquetés

L’équipe de chercheurs a analysé 115 échantillons de bois collectés dans les marchés de bois locaux de la ville de Kisangani.

Conclusion préoccupante :
23 % des échantillons étaient faussement déclarés.

Ces erreurs ou confusions dans l’identification du bois touchent particulièrement les bois rouges
(Sapelli, Sipo, Kosipo, les Acajous d’Afrique, le Tola, …), qui sont des essences dont le statut actuel de conservation
est préoccupant puisqu’elles sont déjà inscrites sur la Liste rouge de l’UICN en tant qu’espèces vulnérables.

Pourquoi est-ce grave ?

  • elles favorisent des circuits commerciaux illégaux,
  • elles trompent les acheteurs locaux,
  • elles augmentent la pression sur les espèces menacées,
  • elles créent une concurrence déloyale entre opérateurs.

L’étude met ainsi en lumière un enjeu crucial pour la gouvernance forestière en Afrique centrale en général,
et en RDC en particulier.


Renforcer la gouvernance forestière par la science

En révélant l’étendue des erreurs et fraudes d’identification, la recherche offre à la RDC un outil scientifique
puissant pour :

  • vérifier la conformité du bois avec les réglementations internationales (CITES, FLEGT, EUDR),
  • mieux suivre les flux de bois et l’exploitation réelle des forêts,
  • détecter rapidement les essences protégées ou surexploitées,
  • lutter contre le commerce illicite du bois.

L’étude recommande aussi la création ou le renforcement de centres nationaux d’identification du bois, capables
d’appuyer les services de contrôle, les universités et les initiatives de conservation.


Une fierté scientifique pour l’UCG

Parmi les auteurs, figure Mbusa Wasukundi, enseignant-chercheur au sein de la Faculté des Sciences
Agronomiques de l’UCG et doctorant à l’Université de Liège / Gembloux Agro-Bio Tech (Belgique).

Sa contribution est déterminante :

  • participation directe aux investigations sur les marchés de Kisangani ainsi qu’aux analyses de laboratoire et aux processus d’identification du bois,
  • expertise en gestion durable des forêts tropicales,
  • implication dans une publication internationale de haut niveau.

Cette collaboration illustre la montée en puissance de la recherche universitaire congolaise dans les enjeux
environnementaux stratégiques.

Hervé Mukulu

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