
UCG-Butembo : L’École de Criminologie accueille ses nouveaux étudiants en L1, plusieurs opportunités d’emploi à la clé
Plusieurs opportunités d’emploi s’offrent aux ressortissants de l’école de criminologie qu’organise l’Université Catholique du Graben (UCG) Butembo au Nord-Kivu. Formés pour être des spécialistes des questions de sécurité, leurs effectifs augmentent à chaque année académique, comme en témoigne la nouvelle vague d’étudiants en première licence qui ont été accueillis, dimanche 9 Mars 2025, lors d’une cérémonie d’accueil organisée au Centre Engav’o de Butembo.

Trente sept (37) nouveaux étudiants ont pris leur inscription en première année de licence, un nombre satisfaisant pour cette année académique, supérieur aux effectifs des années antérieures variant entre 15 et 32.
Les premiers finalistes criminologues seront bientôt largués sur le marché d’emploi encore vierge dans notre milieu. Spécialiste des questions de sécurité, ces criminologues ont de la place partout dans les services et agences de sécurité, explique l’Abbé Claude Mbokani, doctorant en droit et secrétaire général académique de l’école de criminologie de l’UCG.

«Ce sont des gens qui sont formés pour être des grands conseillers des autorités politiques et étatiques. Donc, dans chaque ville, à la mairie, à la commune, on doit avoir un agent qui est chargé de questions d’analyses de sécurité. C’est pratiquement un cabinet de sécurité à la mairie et là-dedans, on doit avoir un criminologue. Dans les aéroports, dans des entrées et des sorties de villes, même des territoires, on doit avoir aussi des agents de sécurité, donc des criminologues. À la DGEM, on doit avoir des criminologues. À la l’ANR, là, n’en parlons même pas, parce que là, c’est le service vraiment secret des renseignements, et les criminologues, de la première jusqu’à la dernière année, jusqu’en thèse, on étudie beaucoup des notions des renseignements, beaucoup de types de renseignements : renseignements militaires ou renseignements civils. Ce sont les criminologues qui sont bien outillés pour ça ».
De même dans le secteur de la justice, les Officiers de police judiciaire (OPJ) et les magistrats doivent avoir aussi des notions de criminologie parce qu’en matière d’enquête, les criminologues maîtrisent beaucoup plus des notions d’enquête.
Spécialistes en cartographie criminelle, les criminologues sont aussi des gens qui peuvent créer leurs propres cabinets de consultance, leurs sociétés de gardiennage. Ils analysent toutes les questions liées à la criminalité interne et externe : trafic de drogues, trafic de minerais, délinquances ou encore déviances…ils ont de la place à la police de frontières et à la police des mines.
« Mais c’est malheureux de constater qu’on peut y rencontrer des agents qui n’ont que des diplômes d’État, et parfois ce sont eux des responsables dans ce genre de service. Et donc, on a besoin de gens bien formés, si on veut vraiment avoir des institutions fortes dans ce pays », ajoute-t-il.

Former son propre personnel, un cheval de bataille
L’UCG à travers son école de criminologie dispose déjà des ressources nécessaires pour former ce genre de personnes, assure encore l’Abbé Claude. Toutefois, ajoute-t-il, le défi majeur demeure celui de lui doter de son propre personnel scientifique et académique.
«Le gouvernement a voulu qu’on ait cette école dans notre partie ici et il fallait commencer parce que c’était un impératif et c’est maintenant qu’on est en train de former aussi le personnel et nous avons besoin du concours de tous. Jusque-là nous recourons à des ressources de Lubumbashi où l’école de chronologie a commencé, de Kinshasa, de Bukavu et maintenant nous sommes en train d’en former aussi. Nous pensons que d’ici trois, quatre, cinq ans nous aurons aussi notre personnel propre ».
En quatre ans, l’école fait parler d’elle travers d’autres villes
« Exactement oui, et cela nous a réjouis parce que ce qui donne du crédit à une institution c’est lorsque vous avez des gens qui viennent de partout, même de là où l’école a commencé pour venir continuer les études chez nous, ça nous a vraiment réjouis et nous avons dit ok, c’est que quand même à Lubumbashi, ils croient au sérieux qu’il y a à Butembo et surtout à l’UCG. Nous avons des étudiants qui sont venus après avoir terminé le premier cycle à Lubumbashi, ils viennent continuer chez nous en criminologie », s’est-t-il réjouit.
L’école organise trois filières : la sécurité intérieure, la criminologie économique et environnementale, l’analyse et intervention criminologique. A partir de l’année académique prochaine, elle compte ajouter la protection de l’enfant et même la résolution et transformation des conflits.
Débouchés
L’Ecole de Criminologie est une clé pour ouvrir plusieurs portes dans la société. Rien qu’à considérer les deux filières organisées jusqu’à ces jours : la « Sécurité intérieure » et la « criminologie économique et environnement ».
Les étudiants formés en « Sécurité intérieure » sont préparés à devenir :
- Des officiers des forces de l’ordre (armées, police), des services de renseignements (ANR) et de migration (DGM).
- Personnel pénitentiaire (directeur de la prison). Car un efficace directeur doit comprendre le comportement des criminels.
- Personnel des services de sécurité privée.
- Personnel du Ministère de la justice pour la protection des droits Humains.
- Des spécialistes pour mener les enquêtes criminelles.
- Concepteur des compagnies de gardiennage.
- Responsable d’une organisation œuvrant dans le secteur de sécurité surtout dans les organisations s’occupant des victimes de la guerre.
- Personnel de la sécurité des grands espaces : aéroports, les institutions de la République, les ports, les lieux des loisirs, …Commissaire de police.
- Des consultants au Parlement dans l’élaboration des lois pour améliorer le social des citoyens car cela permet de lutter contre la criminalité.
- Des spécialistes en analyse des situations problèmes pour proposer les modes de contrôle.
- Des spécialistes des propositions de la politique criminelle.
- Chargé de la sécurité dans les ONG et auprès de haute personnalité
- Enseignant
- Agent de la protection civile, de réinsertion sociale et responsable des structures de protection de l’Enfant.
- Chercheur, spécialiste en cartographie criminelle
Les étudiants formés en « criminologie économique et environnement » sont préparés à devenir :
- Personnel des services de contrôle de la criminalité économique et environnementale (agent de l’OCC, DGI, DGDA, …)
- Gestionnaires de la Police antifraude.
- Agents de l’Inspection générale des finances pour aider le gouvernement à lutter contre les crimes économiques.
- Agents à la banque pour suivre le circuit bancaire et contribuer à la sécurisation des offices des opérations de transfert d’argent.
- Evaluateur/trice d’impact socio-environnemental
- Responsable d’une organisation œuvrant dans le secteur de la protection de l’environnement
- Des véritables intermédiaires dans les relations entre les populations habitants les limites des parcs.
- Des ressources incontournables des ministères de l’économie, du budget et des finances.
- Officier de migration (DGM), Ambassades et consulats
- Personnel dans les ONG et surtout les ONG intervenant dans le secteur d’exploitation des ressources naturelles.
- Enseignant
- Consultant et chercheur
Jackson SIVULYAMWENGE



